On continue le combat!

Publié le par Parti de Gauche 94 Nord

Cher-e-s camarades,

Merci ! A vous tous merci de vous être mobilisés sans relâche pendant cette belle campagne, d'avoir distribué tracts et programmes, d'avoir collé affiches et autocollants, d'avoir discuté, argumenté pour convaincre amis, familles, connaissances... Vous avez fait du bon travail. Sur notre circonscription (Fontenay, Vincennes, Saint-Mandé), avec plus de 7 000 voix, nous finissons en troisième position devant Bayrou et la semi-démente. Bravo à tous !

Quel bilan tirer de notre résultat national ? Certainement pas de l'abattement ! D'autant qu'il n'y a aucune raison à cela. Nous avons certes des motifs de déception, mais aussi des motifs de satisfaction. 

Commençons par le moins bon.

La déception, c'est de finir derrière Marine Le Pen. Notre objectif était de battre la chienne de garde du système et de lui mettre sa muselière. L'objectif n'est pas atteint, mais, au moins, nous, nous avons essayé. C'est nous qui avons dénoncé les idées nauséabondes du FN ; c'est nous qui les avons combattues. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on s'est senti un peu seuls. Pire, certains ont clairement joué à instrumentaliser cyniquement l'extrême-droite. Afin de ne pas rester dans l'accusation allusive, disons-le clairement : les "certains" en question s'appellentLe MondeLibération et Le Nouvel observateur. Leur instrumentalisation cynique de la "menace Le Pen" s'est opérée en 3 temps.

  • D'abord, on décomplexe les électeurs FN. Pendant des mois, on a eu la séquence : "Marine, c'est pas son père, elle est respectable et ne fait pas de blagues racistes ou révisionnistes". Traduction : "vous pouvez voter pour elle sans honte"
  • Puis, on les encourage. Ces deux dernières semaines, on a eu la séquence "Hou là là, attention, Marine Le Pen risque de beaucoup monter", avec en prime des unes de Libé à son effigie, dès fois qu'elle serait en manque de colleurs d'affiches. Traduction : "Amis fachos, si vous êtes tentés de voter Marine, surtout n'hésitez pas, vous avez un super coup à jouer".
  • Et enfin, une fois l'élection passée, on les valorise et on leur donne une importance centrale. Aujourd'hui, Le Monde titre "Marine Le Pen arbitre du second tour". Traduction : si Sarko veut se faire réélire, il doit  reprendre le discours et les idées du FN (certes, ça devrait pas lui être trop difficile) et si Hollande est élu, il le devra à Marine Le Pen, qui a intérêt à la défaite de Sarko. 


Alors, oui, même si nous sommes déçus de ne pas être devant Le Pen, nous nous honorons d'être ceux qui ont combattu sans faiblesse l'extrême-droite, et pas ceux qui l'ont objectivement (volontairement ?) servie. 

Et puis, il y a quand même des raisons de se réjouir. Notre score est bon. Oui, notre score est bon. Même si nous aurions espéré plus, nous avons réalisé une belle performance. En dépassant les 10%, nous sommes entrés dans l'histoire. Le 22 avril 2012, deux candidats de gauche ont fait un score à deux chiffres ; dans l'histoire de la Ve république, ça ne s'est produit que deux fois : en 1981 et en 2012 ! Voilà un motif de fierté.

Mieux encore : si le score global de la gauche est bon, c'est grâce à nous ! En 2007, le total des voix de gauche s'élevait à 36% ; en 2012, à 44%. Et François Hollande n'est pour rien dans cette progression (il fait à peine 700 000 voix de plus que Royal en 2007). La progression de la gauche, elle tient à Jean-Luc Mélenchon, qui obtient 4 millions de voix, soit 3,3 millions de voix de plus que la candidate du PCF en 2007 ! L'arbitre à gauche du second tour, c'est nous !!!

En plus, les résultats de l'élection présidentielle valident nos positions et notre hostilité au régime présidentialiste. Qu'on en juge. Hollande et Sarko obtiennent respectivement 22% et 21% des électeurs inscrits. Et dans 15 jours, l'un d'eux disposera de l'essentiel du pouvoir en France alors que presque 80% des électeurs inscrits n'auront pas voté pour lui au 1er tour. Là, ce n'est pas leur personne, ni leur légitimité qui est en cause ; c'est le système institutionnel qui est absurde. Oui nous avons bien raison de vouloir en finir avec le présidentalisme !

Que doit-on faire le 6 mai ? Soyons clairs : il ne saurait être question de ralliement ou de soutien à François Hollande ; nous n'approuvons pas la politique qu'il prétend mener en France. Le 6 mai, le bulletin de vote François Hollande n'aura qu'une seule utilité : servir à dégager Sarko. Vous voyez bien qu'il s'agit non pas de soutien, mais bien de salubrité publique. Dégager Sarko est une mesure de salubrité publique. Car si Sarko était réélu, ce serait la victoire des idées FN sur lesquelles il a fait et fera campagne jusqu'au 6 mai ; ce serait la victoire des traités Merkel-Sarkozy (Merkozy), dont l'objet est d'imposer des plans d'austérité et de casser les droits sociaux partout en Europe. Pour l'honneur de la France, et par solidarité avec nos frères grecs, espagnols ou portugais, faisons en sorte que Sarko soit battu le 6 mai. Et même qu'il soit très sévèrement battu

Cher-e-s camarades, la lutte n'est pas finie. Elle ne fait que commencer. Prochaine étape : le 1er mai ! Face au défilé du FN et au rassemblement sarkozyste annoncé ce jour place de la Concorde, on va pas leur laisser la rue. Le 1er mai, tous sur les pavés !

Nous vous informerons très prochainement de la suite des événements. On lâche rien !

Fraternellement,

Pour le comité
Michèle Le Gauyer, Mathieu Dupas, cosecrétaires 

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