Comment camoufler autant que possible la déroute électorale du PS aux municipales

Publié le par Parti de Gauche 94 Nord

Tout est dans le jeu d’étiquettes.
En effet, les préfectures vont classer les listes aux élections municipales en fonction de "nuances" politiques. Elles vont les classer à leur sauce sans que personne ne puisse y redire. Le but est de pouvoir additionner des scores pour présenter un résultat national aussi favorable que possible au gouvernement.

Chaque liste déclare à la préfecture son «étiquette politique». Alors que la liste devrait choisit librement cette étiquette, M. Valls veut décider lui-même qui vous êtes. Par conséquent la préfecture classe ensuite elle-même les listes en «nuances» dont elle est seule à décider. Et la préfecture peut tout à fait ignorer l'étiquette déclarée par la liste. Pour ce classement, le ministère de l'Intérieur a fourni aux préfectures un tableau présentant les «nuances» inventée par le bureau du ministre.

Un condensé des petites combines destinées à mettre en scène le paysage rêvé par les solfériniens et François Hollande en préparation de ce deuxième tour idyllique face à l’extrême droite ! Manuel Valls blanchit ainsi le Front National en prévoyant une case «liste Front National» différente de la case «liste d'extrême droite» ! Manuel Valls fait ainsi à madame Le Pen le cadeau qu'elle demandait : ne plus être classée  à l'extrême droite. 

Manuel Valls bidouille aussi pour rendre illisible le résultat et la situation interne réelle de la gauche. Son rôle essentiel est de remplumer le résultat national du PS et diluer celui de ses alternatives à gauche, à commencer par le Front de Gauche. Ainsi a-t-il créé une catégorie «liste Union de la Gauche» dont seules des listes soutenues par le PS peuvent prétendre à cette dénomination. Ainsi, selon Valls, sans le PS, pas d’union des gauches reconnue. Simple et sectaire comme une décision de solférinien !
Le plus cocasse de cette histoire est que si le MODEM est avec la liste investie par le PS, alors la liste est «union de le gauche», le nuancier de Valls prévoyant que «pour être nuancée Liste Union de la gauche, une liste doit obtenir l'investiture du PS et d'au moins un autre parti de gauche (EELV, PRG, PCF, Parti de gauche). Elle peut néanmoins être plus large en intégrant par exemple le Modem». Grâce au magicien de la place Beauvau, le Modem pourra donc figurer dans quelque quatre cases de «nuances», rien de moins ! En effet, il pourra être compté comme «liste du Mouvement Démocrate», «liste d'Union du centre» si la liste obtient aussi l'investiture de l'UDI de Jean-Louis Borloo, mais aussi comme «liste Union de la droite» si elle soutenue par l'UDI et l'UMP, comme celle François Bayrou à Pau. Bref, le MoDem est additionnable avec n’importe qui et n’importe quoi sauf le Front de Gauche, heureusement.

L’objectif de Manuel Valls est d’escamoter le Front de Gauche.
Pour cela, tous les moyens sont bons. D'abord, les maires sortants du Front de Gauche soutenus par le PS sont immédiatement noyés dans les «liste d'Union de la gauche». Leur appartenance au Front de Gauche est niée. Et notre score national sera ainsi diminué de la plupart de nos meilleurs résultats. Quant aux listes que nous faisons avec Europe Ecologie-Les Verts, elles risquent bien de se retrouver noyées au milieu des listes «divers gauche». Ou bien ce seront des listes Europe-Ecologie quand la tête de liste est membre de de ce parti.
Manuel Valls prétend aussi trier entre les listes se réclamant du Front de Gauche. Il exige que seules les listes investies à la fois par le PCF et par le PG puissent être étiquetées «listes Front de Gauche». Les autres listes seront classées «liste du Parti de Gauche», «liste du Parti communiste français», à moins qu'elles ne soient comptées comme des «listes d'extrême-gauche» ou «divers gauche». Or toutes nos listes sont des listes du Front de Gauche ou des listes autonomes rassemblant bien au-delà de notre parti. Ainsi, la liste de Jean-Christophe Selin à Toulouse risque d'être repeinte en «liste Parti de Gauche» alors que le numéro 2 de la liste, Myriam Martin, est membre d'un autre parti du Front de Gauche. Et à Paris, les listes de Danielle Simonnet seront aussi présentées comme des «listes Parti de Gauche» alors qu'elles rassemblent 6 des 9 partis du Front de gauche !

Enfin, pour la première fois, le ministère de l'Intérieur exige aussi que chaque candidat déclare son «étiquette politique».
Or, des dizaines de candidats sur les listes Front de Gauche n’ont pas de carte de parti. C’est même souvent leur participation qui rend possible le dépôt des listes. Valls n’a cure de la réalité du Front de Gauche. Ces personnes n’existent donc pas dans l’identité politique qu’ils ont choisie. Ils sont donc voués à la case «divers gauche».
Une solution serait de pouvoir se déclarer candidat «Front de Gauche». Mais  cette appellation leur est refusée !
Quand aux militants des Alternatifs, ils ont droit à un traitement particulier : ils sont classés candidats «d'extrême-gauche» avec les militants du NPA, du POI ou de Lutte Ouvrière. Ils sont pourtant membre du Front de Gauche !

Après avoir bidouiller les chiffres de manifestants de gauche (à la baisse) et de droite (à la hausse), réunir avec soin les conditions techniques d’émeutes utiles comme à Nantes, et vouloir supprimer l'envoi des professions de foi par la poste pour les élections européennes, Valls bidouille les résultats du Front de gauche aux municipales !

Publié dans Parti de gauche

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C
<br /> Publions nos propres résultats en classant le  Parti Socialiste dans "Divers Droites".<br />
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