Ce qui se cache derrière la « lutte » de SOS Papa pour les droits des pères : le masculinisme

Publié le par Parti de Gauche 94 Nord

 

http://www.osezlefeminisme.fr/sites/all/themes/zen/olf/images/header-bg.pngSuite à l’action spectaculaire et médiatique de deux hommes perchés sur une grue, le Premier Ministre a demandé à la Garde des Sceaux et à la Ministre déléguée à la famille de recevoir l’association « SOS Papa » qui soutient ces deux individus.
Osez le féminisme ! est abasourdie par l’audience qui leur est ainsi accordée.

Petit rappel des propos tenus par le "papa perché", soutenu par cette association :
"Les femmes qui nous gouvernent se foutent de la gueule des papas", "Ces bonnes femmes croient toujours qu'on peut pas changer une couche d'un gamin..."

Osez le féminisme ! tient à dénoncer les idées nauséabondes qui se cachent derrière leur « lutte » pour les droits des pères.
« SOS Papa » est une association réactionnaire, lesbophobe et antiféministe qui fustige le mariage pour toutes et tous en parlant d’un « lobby lesbio-féministe »; ou invoque Louis XIV pour dénoncer le fait que le Président de la république vive en concubinage avec sa « maîtresse » (http://www.sos-­papa.net/pages/actualite/actualite039.htm).
Derrière cette assocation, et d'autres, se cache le "Masculinisme".
Pour ces rétrogrades, il existerai un "Syndrome d'aliénation parentale" ou "SAP". Outre l'aspect nauséabond de son inventeur, Richard Gardner, un masculiniste défendant la pédophilie, on ne peut que remarquer que de syndrome il n'y a guère, puisque aucune faculté de médecine ou de psychologie au monde, aucune institution n'a jamais reconnu ce concept comme valide. Il s'agit de l'idée que lors d'un divorce, la femme (ou l'homme, mais les masculinistes s'en prennent évidemment aux femmes) aurait tendance à dénigrer l'image du père de ses enfants auprès de ceux-ci afin de les en écarter. Les pères seraient donc des centaines de milliers à être sortis de la vie de leurs enfants par la justice à cause de ce pseudo-syndrome. Ce prétendu syndrome sert de paravent aux hommes accusés de violences conjugales ou d'agressions sexuelles sur leurs enfants. L'accusation des victimes devient une "allégation mensongère", preuve qu'elles veulent mettre en place un syndrome d'évincement des pères, pour lequel elles doivent être condamnées. Ce qui arrive de plus en plus souvent. Un blanc-seing pour homme violent ou violeur.
Ces mouvements répandent un discours de haine à l’encontre des femmes. Alors que le Premier Ministre moquait le « un fait divers, une loi » de Nicolas Sarkozy, nous ne comprenons pas pourquoi il fait de ces deux cas individuels un enjeu de politique publique.

Si l’on regarde les chiffres, la situation de ces deux pères n’est absolument pas représentative de la situation des pères divorcés. Dans seulement 2% des cas, l'autorité parentale exclusive est attribuée par le juge à l'un des deux parents. Et s’il est vrai que dans 71% des cas, la résidence principale est accordée à la mère, seuls 20% des pères la demandent. En tant qu'association féministe, nous défendons la coparentalité, le partage équitable des responsabilités familiales, le droit pour chaque parent de s'impliquer dans l'éducation de son enfant, sauf... en cas de violences conjugales, sexuelles ou de maltraitance de l'enfant où la justice doit statuer.

Derrière ce soit-disant combat pour les droits des pères, se cache une proposition de loi, déposé le 24 octobre 2012, visant à rendre la résidence alternée obligatoire, rendant de ce fait plus difficile les demandes de séparation des femmes qui ont des enfants. Ce projet de loi propose six modifications du code civil et du code pénal et fait entrer dans la loi le "syndrome d'aliénation parentale".

Recevoir cette association au nom d’un soi-­disant principe d’égalité entre femmes et hommes est un véritable affront aux associations féministes qui se battent quotidiennement contre les inégalités femmes-­hommes.
Nous avons donc demandé à être également reçu-­e-­s par les ministres Mmes Bertinotti et Taubira, en espérant ne pas avoir à nous accrocher à une grue pour être entendu-­e-­s.

Contact presse Claire Serre-­Combe contact@osezlefeminisme.fr

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