Carvounas, procureur anti-rom, avocat du diable

Publié le par Parti de Gauche 94 Nord

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Valls et Carvounas, les Laurel et Hardy de la xénophobie

Par François Cocq

 

Alors que Manuel Valls tente de justifier l’injustifiable que représente l’arrestation d’une enfant dans le cadre de l’Ecole de la République, son valet servile Luc Carvounas vole à sa rescousse. Et la rhétorique du sénateur-maire d’Alfortville, secrétaire national du PS aux relations extérieures (ça y est, il ne dit plus unitaires), est un morceau de bravoure à mi-chemin entre le solférinisme désincarné et le lepénisme cynique. 

Interrogé mercredi 16 octobre sur LCP (voir ici) sur l’arrestation durant une sortie scolaire de la jeune Léonarda, jeune Rom kosovar de 15 ans, puis son expulsion du territoire, Luc Carvounas ose mettre en avant l’humanité du traitement réservé à la jeune fille et à sa famille :  « La loi a été appliquée avec beaucoup d’humanité ». Que veut dire par là Luc Carvounas ? Que le fait d’avoir fait arrêter le bus sur un parking durant la sortie scolaire, d’avoir fait amener la jeune fille dans une salle plutôt que d’avoir pris d’assaut le bus avec une escouade pour braquer des enfants est un bienfait dont il faudrait se targuer ? Partant de là oui, le solférinien Carvounas peut asséner droit dans les yeux : « En cela, cette gauche qui est au pouvoir est vraiment une gauche humaniste ».

Est-ce que Luc Carvounas sait quel est le sort réservé aux Tziganes et aux Roms au Kosovo avec de facto la bénédiction de l’Union Européenne qui ferme les yeux sur toutes les exactions ? Maintenant que la Yougoslavie a disparu, la condition des Tziganes est  proprement horrible, en particulier au Kosovo où ils sont pourchassés, sinon littéralement chassés lors de « jeux » cruels et dégoûtants par les "uckistes". Voilà ce qu’est la réalité vers laquelle Luc Carvounas renvoie Léonarda et sa famille par souci « d’humanité ».

Mais Luc Carvounas va plus loin.
Pour lui, alors même que le Premier ministre a lancé une enquête administrative et envisage le retour en France de la jeune Léonarda, « ce serait un très mauvais signal vis-à-vis des concitoyens que de dire que le gouvernement s’assoit sur ce que la justice décide ». Non content d’opposer son dogmatisme d’exclusion au devoir d’humanité, le sénateur-maire d’Alfortville joue à fronts renversés. Selon lui, « ce serait un mauvais signal, on continuerait de nourrir les extrémismes et les populismes ».
Se rend-il compte que ses propos rejoignent en tous points ceux de Marion Maréchal Le Pen qui, se félicitant de l’expulsion de Léonarda, assène avec la même morgue : "Il faut donner des cautions, le sentiment de l’autorité, de mesures prises contre l’immigration".

Message reçu 5/5 place Beauvau.
Non seulement Valls et Carvounas, les Laurel et Hardy de la xénophobie, reprennent mot pour mot les thèmes des Le Pen et concrétisent leurs plus vils désirs, mais il faut encore qu’ils rejettent sur ceux qui luttent contre la fascisation des esprits la responsabilité de leurs propres dérives. Ce qui nourrit « les extrémismes et les populismes », et pour être plus clair l’extrême droite et le FN, c’est le discours de la place Beauvau et son haut-parleur alfortvillais qui banalisent et cherchent à rendre respectables des mesures inhumaines qui déshonorent la République. 

Mais la plongée dans l’horreur est décidément sans fond avec Carvounas.

Il pousse le cynisme jusqu’à justifier l’arrestation et l’expulsion de Léonarda par la nécessité de procéder au regroupement familial : « il y a eu une application de la loi de la République avec fermeté et en même temps avec beaucoup d’attention pour les situations humaines : le rapprochement des familles a été mis en place ». Abject.

Pendant ce temps, à Paris, Khatchik Khachatryan, lycéen de 19 ans, a été expulsé et renvoyé en Arménie. C’est la première expulsion de lycéen depuis 2006.

Mais sûr que Luc Carvounas n’y trouvera rien à redire. L’Ecole n’est plus pour lui une « maison magique » comme disent les enfants, une école qui protège et permet l’intégration et l’émancipation. Cette rupture avec le cadre républicain et universaliste, il l’avait d’ailleurs théorisé durant l’été dans une tribune publiée par Libération (voir ici mon commentaire sur le sujet) avant de l’appliquer aujourd’hui.

Pour lui, la République c’est « l’ordre, l’autorité, le respect ». Mais la dernière fois que certains ont appliqué cela, le terme même de République a été remplacé par d’autres : L’Etat français. Il faut que Valls dégage. Et au nom du regroupement de la bêtise, Luc Carvounas doit le suivre.

Publié dans Parti de gauche

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